INDICATIONS
Les anciennes..et les nouvelles ..
Dès lors ,il devenait clair que nous ne pouvions pas faire comme si les temps du coronavirus n'étaient pas
passés par là ,de sorte que sans négliger les indications traditionnelles de la psychothérapie,
il nous fallait nous préparer à la recrudescence de certaines pathologies, voire à l'apparition de formes
nouvelles liées à cette anxiété généralisée qui s'était emparée de la majorité de la population:
- la fragilité émotionnelle
,encouragée par l'infantilisation ambiante ,avec l'accentuation des symptômes habituels - la peur de manquer
sous son aspect le plus concret ,justifiant le remplissage des caddies au supermarché - le pessimisme systématique
avec la crainte qu'il arrive «quelque chose» à ses proches
- l'alternance de crises dépressives ou de manifestations agressives
le tout assorti des mesures compensatoires que nous connaissons :
alcoolisme chronique ,boulimies ,décharges de violence ou repli autiste
avec les complications qu'elles engendrent sur le plan familial
- l'apparition de nouvelles phobies ,sociales en particulier ,
même si elles se déguisent parfois sous des formes ludiques:ainsi de ces cas-limites qui décompensent brutalement ,jusqu'à confondre leurs hallucinations auditives avec la malfaisance de leurs voisins - le regain des somatisations
(mal de dos ,manque de sommeil ) - voire des cas de confusion mentale pour les gestes les plus courants ,
ou des pertes de la mémoire à court terme qu'on mettrait volontiers sous le compte du coronavirussi l'on ne tenait pas compte de l'effet dévastateur du manque d'activité et de communication. - des manifestations paranoïaques
surtout sensibles dans la période de déconfinementdevant le constat de la différence de traitement dont avaient bénéficié les uns et les autres ..
Par contre ,les cas d'hypocondrie semblent avoir régressé ,
dépassés par la crainte de l'épidémie et sans doute le sentiment de se sentir «protégés» .
Mais gare aux récidives...
ET MÉTHODES APPROPRIÉES
en fonction:
-de la situation d'urgence
-et du fait que nous avons affaire ,d'emblée
à des patients que nous ne connaissons pas nécessairement
mais qui se présentent tributaires de leur propre histoire
(indépendamment des circonstances actuelles)
D'où l'intérêt des «thérapies associées»
en tant qu'elles exigent à la fois:
-une appréhension du contexte sociologique
-en même temps qu'une expérience clinique
qui nous permette de tenir compte des particularités de chaque cas rencontré
même s'il ne s'agit pas de nous patients habituels..
Autrement dit , il s'agit d'une prise en charge globale et immédiate ,
justifiée par:
-notre expérience de la pratique analytique
-mais aussi le recours à des pratiques psycho-corporelles
telles que la sophrologie (mais il y en a d'autres)
nous permettant d'agir concrètement:
-sur le niveau global d'anxiété
-et sur les symptômes psychiques et psychosomatiques qu'elle entraîne .
En conclusion,
un nombre de séances restreint
et centré sur la situation actuelle
(tout en tenant compte de la personnalité sous-jacente )
PS Le problème qui se pose reste celui
des conditions concrètes de consultation
pendant la période de confinement et de déconfinement
Ma position (mais elle ne regarde que moi) reste la consultation téléphonique
qu'il s'agisse de patients nouveaux ou occasionnels
avec la perspective d'une suite «après-crise»
si la relation paraît de voir s'installer .. ..